La Fondation Pluriel s’engage pour une alimentation équitable et responsable. 

À l’occasion de la Quinzaine du commerce équitable, la cuisine D’UZEL organise du 13 au 23 mai une animation thématique en partenariat avec Artisans du Monde Audincourt et Oikocredit Franche-Comté. 

Cette initiative s’inscrit dans une volonté de sensibiliser le public de la cafétéria, mais aussi les professionnels et les personnes accompagnées, aux enjeux d’un commerce plus juste et solidaire. À travers des menus réalisés avec des produits équitables (café, quinoa, sucre de canne, mangue séchée…), des supports pédagogiques et des rencontres, la quinzaine est une invitation à découvrir d’autres manières de consommer. 

Dominique Seyller, responsable agroalimentaire, souligne : « C’est une manière de montrer que l’alimentation responsable est à la portée de tous, et qu’elle est cohérente avec notre mission sociale. » 

En mobilisant ses équipes et ses partenaires, la Fondation réaffirme son engagement pour un développement durable, local et humain.

Rencontre avec Dominique Seyller, responsable agroalimentaire

Dominique qu’est-ce qui vous a donné envie de participer à cette Quinzaine du commerce équitable ?
Le commerce équitable, ce n’est pas juste une question de produits, c’est une question de valeurs. À la cuisine D’UZEL, on travaille tous les jours avec des personnes en parcours d’insertion. On forme, on transmet, on donne du sens. Participer à cette Quinzaine, c’est prolonger cette logique : proposer une alimentation responsable, qui respecte aussi bien les producteurs que les consommateurs.

Quels sont les produits mis à l’honneur pendant ces deux semaines ?
On a travaillé avec Artisans du Monde Audincourt pour sélectionner une gamme adaptée à notre activité : du riz thaï, du sucre Mascobado, du quinoa, des mangues séchées, du café en grains du Pérou… On les intègre dans nos menus, on les fait découvrir au public et on en parle. C’est une cuisine simple, mais qui raconte quelque chose.

Comment s’est passée la mise en place avec les partenaires ?
Franchement, très bien. Les échanges ont été fluides avec Artisans du Monde et Oikocredit. On a testé des produits, adapté les conditionnements à nos besoins, organisé la communication. Il y a un vrai esprit de coopération. Et c’est aussi l’occasion de faire venir les partenaires médias sur site, comme radio Oméga ou l’Est Républicain, pour faire connaître nos actions.

Quel est le message que vous voulez faire passer ?
Qu’on peut manger bon et juste et que les produits équitables ne sont pas réservés à une élite. Et que derrière chaque produit, il y a une histoire, un visage, un combat pour plus de dignité dans le travail. Ce message, on veut le transmettre à nos ouvriers d’ESAT, à nos convives, à tous ceux qui poussent la porte de la cafétéria.

Et après la Quinzaine ?
On espère que ça ne restera pas un « coup ». L’objectif, c’est de faire entrer ces produits dans notre fonctionnement habituel. Peut-être pas tous, mais au moins une partie. Et surtout, de continuer à sensibiliser autour de nous. Le commerce équitable, c’est aussi une posture dans notre métier : écouter, respecter, valoriser.

Rencontre avec Pascal Thevenot, moniteur principal de la cafétéria de Brognard

Pendant la Quinzaine du Commerce Équitable, la cafétéria de Brognard ne se contente pas de servir des repas : elle transmet des valeurs. Derrière chaque assiette, un travail d’équipe, de créativité et d’engagement. Pascal Thevenot, responsable des menus au sein de La table D’UZEL de Brognard, nous raconte comment il a relevé le défi d’intégrer des produits équitables tout en gardant le plaisir du goût.

Pascal, vous êtes au cœur de la conception des repas proposés à Brognard. Comment avez-vous intégré les produits du commerce équitable à votre travail quotidien ?
L’idée, ce n’était pas de tout bouleverser, mais d’intégrer ces produits avec intelligence. Le sucre Mascobado, par exemple, a une richesse aromatique qui m’a donné envie de l’utiliser en pâtisserie. Le quinoa, je l’ai travaillé en salade, mais aussi en plat chaud. J’ai cherché à faire simple, bon, et surtout accessible pour tout le monde. Ce qui a été très enrichissant, c’est que les personnes accompagnées à l’UPC ont participé aux réflexions. Certaines ont proposé des idées, partagé leurs ressentis ou testé les recettes avec nous. Elles ont vraiment été actrices du projet.

Cela a-t-il nécessité des ajustements dans votre façon de cuisiner ?
Oui, bien sûr. Ce sont des produits qu’on n’utilise pas toujours en restauration, donc il a fallu tester, adapter les quantités, équilibrer les goûts. Mais ça fait partie du métier. C’est même stimulant ! Et puis on a travaillé en binôme avec Dominique (Seyller), ce qui a facilité les choses.

Comment ont réagi les convives ?
Plutôt bien ! Certains étaient surpris, d’autres curieux. Ce que j’ai aimé, c’est voir des gens poser des questions, vouloir comprendre d’où venait le produit, comment il avait été cuisiné. Les bénévoles de l’association Artisans du Monde, avec qui nous travaillons sur cette quinzaine, on put apporter des réponses. Il y avait du dialogue. Et au fond, c’est ça qu’on cherche aussi : que les gens mangent en conscience, pas juste par habitude. Et pour les personnes accompagnées, c’était valorisant de voir leurs idées prises en compte, de constater que leur avis comptait vraiment.

Que retenez-vous de cette Quinzaine, personnellement ?
Pour moi, c’est une belle expérience. Ça m’a permis de sortir un peu du cadre habituel, d’innover, de donner plus de sens à ce que je fais. Et surtout, de montrer que la cuisine peut être un outil de sensibilisation. On ne sauvera pas le monde avec une assiette, mais on peut éveiller les consciences, une bouchée à la fois.

Et après la Quinzaine ?
Nous allons faire vivre cette expérience aussi bien culinaire qu’humaine au-delà de cette Quinzaine. C’est un formidable support d’échange également pour notre public accueilli et qui fait écho à notre vocation sociale et sociétale. Et pourquoi pas inventer d’autres temps forts autour de l’alimentation responsable !